Geoff Waye a encore frappé. Ce canadien bon teint ne connaît pas le sens du mot repos, et travaille comme un forçat pour nous proposer chaque année un nouvel album, via son groupe principal ou ce side-project...qui finalement n’en est plus vraiment un. Le musicien est donc insatiable, gourmand, et compose comme il respire, ce qui nous permet d’avoir des nouvelles fraiches très régulièrement. Ainsi, septembre sera le mois TRISKELYON, avec la sortie de ce troisième album très attendu, succédant aux déjà chroniqués Downfall et Artificial Insanity.
Une fois encore, Geoff a pioché dans le réservoir national de quoi l’épauler efficacement sans sa tâche. Si le guitariste reste seul aux commandes, il domine une équipe dont le CV peut laisser pantois, et s’octroie les services de l’avant-garde nationale aux postes clé. Ainsi, Shattered Elysium a bénéficié de la participation d’un nombre impressionnant de chanteurs, bassistes, avec Raul Marques (BURNING TORMENT) à la batterie pour assurer l’homogénéité rythmique.
Accrochez-vous. Le chant a été partagé entre Amanda Kiernan (INTO ETERNITY, THE ORDER OF CHAOS), Eric Forrest (E-FORCE, ex-VOIVOD), Tiina Teal (DETENTE), Amanda Jackman (CATEGORY VI), Armin Kamal (INFRARED), Dale Drew (SEA DOGS), Fíochmhar (ARTACH), Des Mason & Pete Healey, alors que la basse est passée par les mains de Dwayne Pike, Keith Jackman (CATEGORY VI), Rick White et Darrin Pope. Une compagnie conséquente, pour un troisième essai qui se devait de confirmer les options prises lors des deux premiers lancements. Et une fois encore, la qualité est au rendez-vous, puisque les neuf morceaux de Shattered Elysium sont agressifs, fluides, violents et rapides, condensant un maximum d’idées pour satisfaire l’envie de grandeur d’un leader pour qui tout est possible.
Et donc réalisable.
TRISKELYON continue donc son exploration de l’infini, via un crossover global aux proportions dantesques. On retrouve dans cette musique des éléments de Thrash évidemment, mais aussi de Death mélodique, de Metal extrême plus généraliste, et même quelques bribes de Cyber Metal moderne. Difficile d’imaginer ce que peut donner ce ragoût sans l’avoir goûté, mais une fois la première bouchée avalée, impossible d’en rester là. Les saveurs sont prononcées, la sauce épaisse et épicée, et l’estomac en redemande immédiatement. Et dans un créneau STRAPPING YOUNG LAD au pays du Thrash canadien, Shattered Elysium se pose là, en toute modestie cela dit.
La succession de chanteurs ne nuit aucunement à la cohérence de la narration, et c’est ainsi que nous passons d’envolées opératiques à des grognements rauques, sans transition, mais avec beaucoup de bon sens. Une production larger than life fait le reste, et lie les composantes, tandis que notre cher Geoff fait feu de tout médiator pour lâcher les riffs les plus redondants en profitant d’une basse roulante à la limite du Hardcore (« Under His Eye », vilain et méchant comme un serpent). « Endgame Euphoria » joue d’ailleurs la fierté sans détour, et impose une vision grandiloquente et ouverte du Thrash mélodique le plus efficace, avec ses poussées de puissance et ses embardées de violence. Les nuances sont donc une fois encore nombreuses et variées, et TRISKELYON continue de suivre son plan de vol sans dévier d’un iota.
Beaucoup d’informations sur cet album. Si l’argument promotionnel cite sans détour MEGADETH, TESTAMENT, EXODUS, DETENTE, DEATH ANGEL, AGENT STEEL, SENTINEL BEAST ou SLAYER, il convient de faire le tri dans ces possibles influences pour s’approcher de la vérité. Evidemment, en mixant le tout, on peut obtenir quelque chose qui se rapproche de ce nouvel album, et de morceaux comme « Eternal Conflict » aux nombreuses voix amalgamées pour sonner plus evil qu’un dimanche de KING DIAMOND.
Sinuant entre classicisme et modernisme, TRISKELYON vise le trop plein, et n’évite pas toujours les excès. C’est ainsi que le son, parfois un peu saturé et brouillon empêche de saisir tout l’éventail de possibilités et de choix, lorsque la saturation et la rythmique poussent les murs. Mais lorsque l’aération ventile l’instrumentation, on se laisse convaincre par des hymnes comme « The Battle for Monte Cassino », sournois, fourbe et subtilement occulte, ou « Phantom Serenade », proche du cousin ANNIHILATOR dans son développé-couché concentré aux muscles bandés.
TRISKELYON n’a donc pas bêtement joué la sécurité, et a continué d’explorer d’autres chemins pour mieux nous surprendre. Et côté surprise, cette reprise incongrue des garçons coiffeurs de DURAN DURAN se pose là, conférant une légèreté de clôture qui est loin d’être désagréable.
Shattered Elysium est donc un album complet, aux couches superposées, parfois un peu trop riche, mais souvent équilibré. Le Thrash n’ayant nul besoin d’un nouveau prophète de désolation, TRISKELYON peut garder sa place de trublion mélodique acquise à la force du poignet.
Titres de l’album:
01. Beyond Shattered Elysium (Intro)
02. Endgame Euphoria
03. Anarchy Avenue
04. Hellbound Hellions
05. Sealed Hypocrisy
06. Under His Eye
07. Eternal Conflict
08. The Battle for Monte Cassino
09. Phantom Serenade
10. Whispers from the Shadows
11. Hungry Like the Wolf (DURAN DURAN Cover)
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49