Je ne suis pas forcément porté sur les affirmations à l’emporte-pièce, mais un album qui commence par une petite bombe de la puissance de « Helios » sent forcément très bon. De la part d’un jeune groupe émergent, ce hit aurait tenu du petit miracle, mais de la part de musiciens rodés sortant leur troisième album, c’est une preuve d’efficacité dans la maturité. Et dire que les TESKA sont mûrs pour un succès à grande échelle est un doux euphémisme. Eux qui ont commencé leur carrière en 2001 et qui ont donc fêté leur vingtaine l’année dernière risquent fort d’exploser grâce à Singularity, qui affirme la leur. Une singularité dans la pertinence, une efficience dans la puissance, une imagination non bridée par les influences, pour un passage en revue de tout ce que le Metal a compté de plus efficace et catchy en trente ans.
Malgré des références assumées (GODSMACK, GOJIRA, ALTER BRIDGE, METALLICA, KORN, MASTODON, TRIVIUM, DEFTONES, FIVE FINGER DEATH PUNCH, KILLSWITCH ENGAGE, LINKIN PARK, OF MICE & MEN, NOVELISTS, BULLET FOR MY VALENTINE, AUGUST RED BURN, STONE SOUR), les TESKA ne sont pas faciles à bloquer sur un créneau particulier. Leur musique tergiverse, noie les pistes, pour finalement ne mériter qu’une appellation générique suffisant largement : Heavy Metal. Du pur Heavy Metal, comme peuvent le jouer avec finesse et intelligence des groupes comme CHANNEL ZERO, les 7 WEEKS, ARMORED SAINT, avec de véritables riffs et pas de simples prétextes, des constructions plus fines qu’il n’y parait, et un niveau instrumental enviable.
Enregistré par Gwen Kerjan du Slab Sound Studio (LOUDBLAST, TOWARD THE THRONE, CHAOSEUM, 22 LONG RIFFS…), Singularity vous explose les tympans et les neurones de sa clarté dans l’épaisseur. D’une production incroyablement précise, ce troisième album respire l’envie de jouer, la frustration de ne pas pouvoir partir sur la route pour enthousiasmer une foule compacte, à tel point qu’on pourrait croire l’œuvre enregistrée live par des musiciens l’écume aux lèvres et la sueur perlant sur le front. La vivacité et l’envie du travail bien fait transpirent des morceaux, et en quelques minutes, TESKA vous rallie à sa cause, sans faire aucun effort. Ce qui est logique, puisque les efforts sont intégrés aux morceaux, simples, punchy, terriblement addictifs, et témoins d’une expérience notable.
Même si un chroniqueur - aussi amateur soit-il, comme moi - se doit de garder une certaine mesure pour éviter le dithyrambe, et présenter un album sous un jour objectif, j’avoue avoir mis ma mesure de côté au moment de m’emparer de mon clavier. Et pour cause, puisque l‘incroyable force de persuasion de TESKA éclate sur cet album sans complexes, mais aussi sans esbroufe ni gimmick putassier. La concision, l’intelligence mélodique, la pertinence rythmique transforment chaque titre de Singularity en hit potentiel, au point de lui faire prendre l’apparence d’un faux best-of d’une carrière impeccable. Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter sans attention particulière le démoniaque et triphasé « Solaris », qui passe sans transition mais avec flair d’une inspiration Néo-Death nineties à une embardée Thrash purement 80’s.
Le groupe a donc digéré les époques et régurgité sa propre version des choses. Les tierces de la NWOBHM, le groove suintant de PANTERA, la fluidité de CHANNEL ZERO, le sens de l’harmonie agressive de KILLSWITCH ENGAGE, tout y passe, et la moulinette fonctionne à plein régime. Au sommet de sa forme, le quintet breton (Alain Martineau - guitare/chant, Franck Jarry - guitare, Anthony Orro - basse, Guillaume Oudot - chant et Nicolas Veis - batterie) ose le sans faute, transforme tous ses essais, et se permet de sublimer le classicisme pour en faire une synthèse globale.
Chaque morceau contient au moins un plan indispensable et inoubliable, et mis bout à bout, les neuf chansons de ce tracklisting impeccable forment une symphonie en l’honneur de l’énergie, de la dévotion aux fans, et d’une attitude franche et sincère. Entre la virilité explosive de « Hypnotical Lies » et ses quelques effets modernes, et l’ambition de « Chronos », qui réconciliera les fans de PANTERA et de LINKIN PARK, TESKA se montre sous un jour incroyablement soudé, comme si les quatre musiciens anticipaient les idées des autres.
On imagine sans peine l’impact de ces chansons dans un contexte live, là où elles prendront toute leur ampleur. Entre la lourdeur oppressante et la tension évolutive de « Valentine », Saint Valentin pour nostalgiques de John Bush dans ANTHRAX, et la subtilité du final « Singularity Pt.II », Singularity s’impose comme l’album de Heavy moderne de ce début d’année, et un sérieux prétendant aux mythiques tops de fin d’année. En tout cas, il figurera dans le mien, sauf si les TESKA sortent quelque chose de mieux d’ici-là.
Un miracle est toujours possible.
Titres de l’album:
01. Helios
02. Black Sails
03. Solaris
04. A Beauty's Symphony
05. Hypnotical Lies
06. Valentine
07. Back To Me
08. Chronos
09. Singularity Pt.II
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
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20/05/2025, 22:13
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12