Déjà le septième album pour les suédois de CRAZY LIXX, et le sixième pour l’écurie italienne Frontiers. Que le temps passe vite…Je me souviens des débuts tonitruants de la bande de Malmö en 2010 via la déclaration d’intention New Religion qui en disait long sur leurs ambitions Sleaze, et beaucoup d’ailleurs ne se sont pas remis de ce choc frontal entre énergie hédoniste et euphorie Glam… A juste titre d’ailleurs, puisque ce second album du quintet est encore considéré aujourd’hui comme leur œuvre phare, alors même que le crew nous a offert pas moins de cinq albums depuis. Mais comme le CRÜE, l’influence majeure, sera toujours rattachée dans le cœur de ses fans à Too Fast for Love ou Shout at the Devil, CRAZY LIXX incarnera toujours cette nouvelle religion suédoise qui a converti des millions de fidèles dans le monde. Mais en 2021, que nous a réservé l’église chamarrée avec ce nouveau chapitre de sa saga ? Rien de plus ni de moins que ce que développaient ses psaumes précédents, avec toujours une sacrée dose de vitalité juvénile boostée par des refrains auquel le moindre petit pêcheur ne saurait résister.
Deux ans après Forever Wild qui en disait long sur leur entêtement et leur refus de vieillir, les LIXX reviennent donc par la grande porte, animés des mêmes intentions : faire revivre le grand Hard-Rock des années 80, celui-là même qui nous a mis à genoux lorsque nous étions encore des adolescents. Aujourd’hui devenus adultes depuis longtemps, nous retrouvons donc une seconde jeunesse au contact des suédois, toujours aussi habiles pour composer un hit qui s’incruste dans les neurones. KISS, les GUNS, DEF LEPPARD, SLAUGHTER, et plus généralement la vague Hair et Sleaze américaine des grandes heures du Billboard sont toujours aussi importants pour les suédois, ce qu’on comprend rapidement en tombant sur le festif « The Power ». Sorte de mélange entre l’efficacité mélodique de SLAUGHTER et l’art des chœurs radiophoniques à la QUEEN de DEF LEPPARD, ce nouvel hymne fera se dresser bien des poils sur les bras en festival, et assure déjà un triomphe au quintet, son album à peine sorti.
Toujours axé autour de l’inamovible duo chant/batterie de Danny Rexon et Joel Cicéra, CRAZY LIXX peut donc s’appuyer sur la complémentarité des deux hommes, et l’aide fournie par le reste du line-up. Autour des deux hommes, Jens Anderson fait gronder sa basse, tandis que le tandem de guitaristes Chrisse Olsson/Jens Lundgren lâche ses riffs les plus convaincants pour se mettre à la hauteur de l’entreprise. Cette entreprise n’a d’ailleurs pas changé, et ne connaît pas la crise. En se montrant allusifs à tous les courants Rock et Hard d’une décennie qu’ils vénèrent, les LIXX passent donc sans vergogne d’un Hard-Rock hautement mélodique à un Heavy festif, ne retenant du Glam que ses gimmicks et astuces pour fédérer un public qui n’aime rien tant que piquer le rouge à lèvres de sa grande sœur. Et entre virilité et sensibilité, le quintet développe des trésors d’imagination pour aller taquiner l’AOR le plus pur sur son propre terrain via un imparable « Reach Out » qui pourrait rendre fier le JOURNEY historique des années 70.
Produit par Danny Rexon lui-même, et mixé par Tobias LINDELL (EUROPE, H.E.A.T et autres références incontournables), Street Lethal est cru mais rond aux entournures, provocant mais accommodant, agressif mais jamais gratuitement. D’ailleurs, comme pour bien respecter ses propres principes, le groupe a panaché ses influences pour ne jamais rester campé sur des positions trop « jambes raides et mains entre les cuisses ». La sensibilité a donc droit de cité sur ce nouvel album, comme toujours, que ce soit sous la forme d’un court interlude instrumental digne d’un interlude romantique et nocturne de Miami Vice (« Final Fury »), ou celle d’un long final en forme de conclusion à la BON JOVI meets ECLIPSE (« Thief in the Night »).
D’aucuns me diraient à juste titre que les LIXX continuent de faire ce qu’ils savent faire de mieux, mais rien de plus. C’est évidemment vrai, mais étant les meilleurs dans leur domaine, c’est exactement ce qu’on leur demande, ni plus ni moins. Et sur ce Street Lethal, CRAZY LIXX se montre sous son jour le plus avantageux, pour peu qu’un jour moins flatteur existe dans leur cas. Si les thèmes et riffs sont classiques, si la continuité avec le reste de leur œuvre est respectée, on ne peut qu’être bluffé de cette constance dans la qualité, qui révèle une science exacte de la composition. Même le single « Anthem for America », sorte d’archétype en burner de l’attitude suédoise représente la quintessence de cet art nostalgique de recyclage des méthodes du CRÜE et de KISS, à leur apogée. Danny déclare même à son propos :
« Anthem for America » est un appel à l’action pour les jeunes des États-Unis qui semblent avoir perdu le contact avec la musique rock. C’est un rappel humoristique du fait que les États-Unis étaient la plus grande nation de rock n’ roll du monde et que c’est aux jeunes d’aujourd’hui de « Make America Rock Again ». Musicalement, nous voulions rendre hommage au son, à l’attitude, au flair et au groove des grands hymnes Hair Hetal des années 80/début 90.
Et finalement, aussi classique soit-il, ce titre/single est peut-être la meilleure preuve que les LIXX sont encore les rois dans leur domaine, alors même que la jeune génération semble effectivement se rappeler de cette période de joie ou tout était encore possible. Alors que la majorité des groupes nostalgiques se contentent de copier les recettes de leurs maîtres, les suédois les ont phagocytées pour les restituer à leur manière, comme s’ils étaient les dépositaires légaux de la salsa. Et entre le bluesy CINDERELLA/GREAT WHITE « Caught Between the Rock n' Roll », et le tube incontournable « One Fire - One Goal », Street Lethal traverse le temps, transcende les genres, pour une fois encre nous offrir en cadeau la synthèse la plus parfait d’une décennie de bonheur, de découverte permanente en permanente, et d’insouciance.
Make America Rock Again. Vu de Suède, le slogan est quand même sacrément culotté.
Titres de l’album:
01. Enter the Dojo
02. Rise Above
03. Anthem for America
04. The Power
05. Reach Out
06. Final Fury
07. Street Lethal
08. Caught Between the Rock n' Roll
09. In the Middle of Nothing
10. One Fire - One Goal
11. Thief in the Night
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04