Imaginez-vous en train de vous balader dans les rues de Londres, de Manchester ou Brighton, les baskets pourries arpentant les trottoirs moisis, l’air goguenard et le vinyle sous le bras, tranquille sans rien demander à personne, lorsque soudain, vous croisez le chemin d’une énorme créature écrasant les bâtiments d’un pas de géant, le poil luisant, et la musique tonitruante jaillissant d’une gigantesque boombox aux piles à la nitroglycérine. Une créature venue du fond des temps, ne sachant rien des bonnes manières, et éduquée musicalement à grands coups d’EXCEL, d’ACID REIGN, de SLAMMER, des D.R.I et autres MUNICIPAL WASTE (cassette trouvée par hasard dans les bois en pourchassant des touristes allemands aux abois). Quelle est votre réaction ?
Ou peut-être, les quatre possibilités, prises dans un ordre aléatoire…En tout cas, la rencontre avec le monstre THRASHSQUATCH! ne vous laissera pas indemne, et témoignera des effets désastreux du Thrash sur l’organisme humain, qui après une consommation un peu exagérée commence à percevoir la réalité de façon un peu biaisée et altérée…Mais après-tout, même les créatures les plus esseulées méritent un peu d’amour et d’attention, alors pourquoi ne pas prendre en amitié cette bande d’allumés, qui ne sont ni surdimensionnés ni particulièrement poilus, et qui se complaisent de leur Angleterre natale à répandre les échos brutaux d’un crossover bien chaud ?
Vous avez raison, faites leur un câlin. Ils n’ont rien en commun avec le Yéti, encore moins avec Nessie, mais pourraient passer pour des ovnis, tant leur optique thrashisante radicale les démarque de la production ambiante. Que sait-on d’eux d’ailleurs ? Pas grand-chose, à part qu’ils sont cinq (Bruce Lightning, Stanley Knife, Clive Bonecrusher, Carlos Fandango et Nigel Condor, belle collection de pseudos), qu’ils jouent du Thrash, qu’ils ont le sourire et le faciès malicieux de ceux qui savent qu’ils sont en train de jouer un coup fumeux. Enfin, pas si pendable que ça, parce que leur musique est assez honnête dans sa démarche, et nous permet de nous remémorer les SUICIDAL, les ANTHRAX et tous les maniaques de la violence qui avance et recule sans oublier les blagues qui acculent et qui accumule les figures rythmiques imposées et les riffs saccadés. Pas de fausse surprise, de mauvaise blague ou l’inverse, ces cinq anglais ont tout compris à la cause et à la chose, et ridiculisent en une poignée de morceaux toute la scène Thrash anglaise de la fin des années 80, qui elle n’avait pas pigé grand-chose à la qualité. Oublions donc le passé pour nous concentrer sur le présent surchauffé, qui nous offre l’un des EP les plus frais de cette fausse rentrée. En jouant franc jeu, et en adoptant une exubérance de tous les instants, Thrashsquatch! Ne cherche pas la complication, et distille des morceaux vraiment carton, à cheval entre Thrash féroce et Hardcore qui cherche des crosses, pour une gigue dansée à plusieurs, formant un circle pit en pleine rue, à l’heure de pointe.
Six morceaux, à l’aise dans leur tripot, qui font preuve d’une étonnante maturité doublée d’une attitude juvénile et frondeuse assumée. Ici, on n’est pas là pour rigoler, mais bien pour s’éclater, et les musiciens mettent d’ailleurs les bouchées doubles pour nous rallier à leur cause qui ne donne pas vraiment le blues, mais plutôt le sourire, comme en témoigne cette clôture hallucinante de démence « Thrash Til Death », qui déborde de Metal incendiaire par tous les pores, et qui ose des arrangements envahissants. Visiblement, les mecs s’éclatent, et nous aussi, et le voyage dans le passé est salement réussi, à tel point que cet EP aurait pu paraître il y a trente ans sans que personne ne doute de son authenticité vintage. D’ailleurs, le quintette se pose la question de son existence via un « Am I Real ? » qui de sa rythmique légèrement Punk sur les bords aborde un pan entier de l’extrême sous son aspect le plus cru, en réconciliant l’écurie Epitaph avec la clique des Roadrunner et autres Caroline records. Petits licks de guitare mutins, refrain bien bourrin qui sent la transpiration dès le matin, break limite Free Thrash pour une furie qui laisse vraiment admiratif, comme si ces tarés avaient abusé d’une boisson énergisée sans modération. Il est vrai que le tout hume bon la caféine et la bière bon marché, et permettrait même de relancer la vente des skates sans avoir à forcer. Magique tout ça ? Oui, et épique, même si les morceaux sont brefs mais tellement intenses qu’on en reste sur les fesses.
Les gus se permettent même avec une insolence rare de signer leur propre hymne à la débauche, le genre de truc qu’on va retenir toute la journée tellement ses thèmes sont ancrés dans l’inconscient collectif, et « Thrashsquatch » de pomper sans vergogne du côté du meilleur Muir et SUICIDAL, en imitant même à la perfection le timbre si particulier du Mike bandanné. Tout ça moshe comme des damnés, tout ça thrashe comme des allumés, mais la qualité n’est jamais occultée au profit de l’authenticité revendiquée, et c’est sans doute ce qui transforme cette première sortie en épiphanie de Crossover au goût garanti. On s’agite dans tous les sens, hurlant des insanités, beuglant comme des mouettes au-dessus des miettes, et on s’envoie pour continuer la fête un imparable « Rise of The Robots », comics pour les oreilles, qui de sa syncope et de ses accélérations nous entraîne sur le sillage d’un mariage particulièrement bruyant entre Thrash et Punk branlant, pour achever de nous achever, et nous laisser heureux, mais salement crevé. Des anglais ? Mais où est passé leur légendaire flegme, serait-il usurpé ou émoussé par les années ?
On s’en cogne, le principal c’est que THRASHSQUATCH! bastonne, et de ce côté-là, rien à craindre les gars. Bien loin de la standardisation actuelle, les cinq anglais nous ramènent un peu de fun entre les oreilles, et nous émerveillent de leur investissement personnel.
Alors, créature affectueuse ou monstre aux intentions douteuses ? Les deux mon capitaine, et je crois même avoir aperçu Scott Ian himself leur donner l’accolade. Not ?
Yes, of course, et surtout, mooooooooooooooooooooooosh qui peut !!!!!
Titres de l'album:
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09/07/2025, 23:09
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09/07/2025, 21:39
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Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
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09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
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"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44