Ils sont trois, et ce sont vraiment de drôles de drames. C’est ainsi que je pourrais introduire mes chouchous du Michigan, qui reviennent trois ans après leur dernier LP, en ayant publié entre temps un nombre considérable de singles, EP et splits. Que voulez-vous, le Grind est un style qui exige une prolixité constante, et ces trois lascars n’échappent pas à la règle. D’autant que chacune de leurs publications est d’importance. Tout du moins pour les fans de barouf comme moi.
J’ai toujours beaucoup aimé les CLOUD RAT. D’abord, parce qu’ils sont drivés par la voix infâme de Madison Marshall, qui braille comme personne et qui est sans doute la grogneuse la plus efficace du marché, de celles qui renvoient feu Dawn Crosby et Sabina Classen dans les cordes. Vocales.
Derrière la racleuse, on trouve toujours les deux zigues, Rorik Brooks, qui essaie toujours de battre le record de riffs à la seconde, et Brandon Hill, qui n’a toujours pas accepté l’idée d’un rythme stable et qui multiplie les fills comme Chuck les pieds dans la gueule. Et justement, Threshold est imbattable à ce niveau-là, esquintant les roustons, les ratiches et les petits os. Alors cher Little John, ferme donc ta gueule et laisse les pros faire.
Threshold laisse donc les pros faire, et profère pas mal de menaces et autres injonctions. Toujours aussi friand d’expérimentations et de crossover, le trio du Michigan nous offre une fois encore un regard intelligent sur l’un des styles les plus extrêmes, mais aussi des plus exigeants. Fini les blasts et les cris d’ours qui suffisaient à nous rendre heureux, il faut maintenant structurer, agencer, et mélanger la saine colère initiale à un chaos digne d’un Mathcore des grandes heures du nouveau siècle. Et en matière de métissage, CLOUD RAT n’a de leçon à recevoir de personne.
Toujours aussi fascinant musicalement, inattaquable rythmiquement, CLOUD RAT lâche quinze titres pour une petite demi-heure, et remplit notre cœur de joie. Enregistré/mixé/produit par le groupe lui-même au The Overlook basement, masterisé par Harris Newman, Threshold pourrait être de ces albums géniaux mixés par la légende Brad Boatright, et peaufinés par Kurt Ballou, ce qui en dit long sur sa qualité. Il faut bien sur aimer à cœur perdu le Grind le plus inventif, mais aussi le plus colérique, et les cassures qui brisent les cervicales, les plans tordus, les idées glauques, et un batteur qui ne se repose que lorsqu’il estime avoir placé assez de breaks et autres roulements.
Ce quatrième album de la bande est sans aucun doute ce qui se fait de mieux sur le marché. Pas foncièrement différent de Pollinator, il en propose une prolongation jouissive, et son cortège de dissonances, de pieds coincés dans la porte, de discordances, de transitions futées, et autres courses contre la montre gagnées haut le poignet. Inutile dès lors de fouiller dans le tracklisting pour vous caler un hymne imparable entre les oreilles, ce disque s’appréhende dans son entièreté, et se savoure comme un mets rare.
Profondément Hardcore et Grind par extension, il reste une sacrée leçon de savoir-faire à l’usage des petits maniaques de la colle et autres briquets pour cramer les mouches, et si l’on sent des accointances avec les frappés de CLOSET WITCH, et les sagouins de FULL OF HELL, c’est justement parce que tous ces groupes font partie de la même caste d’innovateurs qui refusent la facilité d’une musique écrite d’avance et prédigérée.
Inutile donc de gloser pour le plaisir de taper sur un clavier, CLOUD RAT nous offre là la sortie du mois, et certainement celle de cette fin d’année. Car les groupes capables de faire passer BRUTAL TRUTH pour une réunion de vieillards cacochymes et arthritiques ne sont pas nombreux. Alors shootez dans le déambulateur, et évadez-vous brutalement pendant une demi-heure. Le monde est suffisamment dans la merde pour qu’on l’oublie pendant un court instant.
CLOUD RAT for president. Rien que ça.
Titres de l’album :
01. Aluminum Branches
02. The Color of a Dog
03. Inner Controller (Lucid Running Home)
04. Cusp
05. 12-22-09
06. Listening Ear
07. Shepherd
08. Imaging Order
09. Persocom
10. Porcelain Boat
11. Kaleidoscope
12. Ribbon Boot
13. Corset
14. Ursitory
15. Babahaz
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52