Les horreurs de la guerre. Pas besoin de remonter bien loin pour avoir des images très concrètes dans la tête, le conflit opposant la Russie et l’Ukraine étant suffisamment frais dans nos mémoires, avec son cortège de mort, de civils sacrifiés et autres abominations inhérentes à l’opposition entre la souveraineté et l’indépendance légitime. S’il est assez simple d’en reproduire les effets au cinéma, il est plus complexe de les traduire en musique sans sombrer dans la parodie ou l’excès. Et je ne parle pas ici de War Metal, ni des délires de gamer de BOLT THROWER. Mais bien d’un Death sourd, oppressant, qui est certainement le moyen le plus efficace de dépeindre un paysage de désolation et de souffrance.
C’est en tout cas le but des allemands de DEFECTED DECAY, qui avec leur deuxième album tentent le coup de la BO terrifiante d’un conflit imaginaire ou pas. En dépeignant les atrocités commises pendant les conflits, la tension des soldats avant l’assaut et la peur panique de la population lors de bombardements, le duo (Dirk Nickel - guitare/batterie/basse et Daniel Funke - chant) se propose d’illustrer un climat de terreur, d’explosions, de balles sifflant aux oreilles ou allant se loger dans les chairs innocentes. Et après écoute de Troops Of Abomination, on s’y croirait presque, isolé dans le malheur d’un conflit évitable, cherchant à tout prix une échappatoire pour éviter de se retrouver six pieds sous terre.
Fondé en 2019, ce concept est aujourd’hui en pleine possession de ses moyens, et voit son édition CD distribuée par Silent Watcher Records se transformer en tape à la fin de l’année, via les services de Rat Covenant. Vous pouvez donc choisir votre format préféré, pour déguster cette tranche de mort obsédante, concentrique, redondante et hypnotique.
Le Death des deux allemands n’a rien de formel. Pas d’inspiration majeure, des accointances avec un Indus larvé, une lancinance obsédante, pour une symphonie en douleur majeure. On apprécie donc cette oppression qui file la chair de poule, et on se laisse bercer par ce down tempo haineux et belliqueux, poisseux comme les doigts d’un soldat sur la gâchette, et sombre comme un avenir qui se dessine dans le sang.
Loin des facilités old-school de rigueur, DEFECTED DECAY joue la carte de l’individualité, et se rapproche parfois d’une version de MAYHEM plus brute, mais tout aussi atmosphérique (« A Last Farewell », qui aurait pu être un chapitre de Grand Declaration of War), tout en gardant une personnalité très forte. Des riffs qui se traînent le long des tranchées, des accès de fièvre qui brossent une scène d’assaut en pleine ville, une double grosse caisse en chargeur automatique qui canarde tout ce qui bouge, pour un résultat assez proche des déflagrations mortelles et de la sueur qui perle sur tous les fronts.
Le Death des allemands est donc très clinique et posé, renoncé, explicite, trouvant son apogée dans la lourdeur et l’oppression, et délivrant un message sibyllin : la guerre ça fait mal, mais elle est inévitable la plupart du temps. Seul bémol apporté à l’entreprise de démolition : son manque de titres rapides, qui auraient pu illustrer à merveille une charge donnée au petit matin, alors que les rayons du soleil sont encore cachés. Nous avons certes quelques titres en mid-tempo plus nerveux, mais rien de vraiment explosif à se mettre sous la dent, le duo ayant privilégié l’optique de la surcharge Heavy.
De fait, l’album pourra sembler un peu long, avec ses cinquante minutes chrono. Mais si la montée dans les tours est proscrite, la décélération est monnaie courante, aboutissant à des odeurs de mort comme sur le terrifiant « The Raid », avant de nous laisser seuls au milieu d’un affrontement sans vainqueur sur le très vilain « Death March ».
On louera donc les qualités intrinsèques de Troops Of Abomination qui insiste vraiment sur l’abomination, tout en soulignant ces quelques erreurs. Manque de puissance brute parfois, recherche de sensations un peu trop appuyée, pour un album qui aurait gagné à être raccourci de quelques minutes. Mais globalement, DEFECTED DECAY s’en sort avec les horreurs, et grave des images abominables dans nos pauvres petits esprits pacifiques.
Titres de l’album :
01. Commit To The Fire
02. Resist
03. A Last Farewell
04. Troops Of Abomination
05. Bitter Reminders
06. Siege Of Death
07. Beyond All Comprehension
08. Redemption Acquired
09. The Raid
10. Death March
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20