Généralement, le 1er janvier, on se repose des excès de la veille, on essaie de soigner sa gueule de bois, et on espère que son estomac va tenir le coup encore une année. On essaie de se souvenir du prénom de la femme aux côtés de laquelle on se réveille, on a les cheveux empêtrés de cotillons, en gros, on évalue la catastrophe et on essaie d’en encaisser les effets secondaires comme tout le monde. Enfin, comme tout le monde, presque, puisque les américains de SABER ont choisi cette date étrange pour publier leur premier longue-durée, qui n’est d’ailleurs pas si excessive. Et à peine quelques mois après avoir jeté à la face du monde un premier EP révélateur de leur potentiel (Strike of the Witch, savoureux, mais un peu court), les californiens reviennent donc par la grande porte, en totale autoproduction, avec ce Without Warning qui en effet, frappe sans prévenir. Formé en ( ?), le quatuor met donc à profit les recettes apprises depuis ses débuts, et nous offre évidemment un effort rétrograde à souhait, forcément influencé par la NWOAHM, et empreint d’un classicisme formel qui se fond dans le décor actuel, voué aux gémonies des grands anciens. N’attendez donc pas de cet album qu’il propose de nouvelles pistes Metal, puisqu’il s’obstine à suivre les chemins les plus évidents de la forêt Heavy, avec tout ce que cela comporte de clichés et autres figures imposées.
D’abord, des riffs solides et convenus. Ensuite, une rythmique adepte du mid tempo appuyé. Et bien sûr, des soli héroïques, mais humbles. Et par-dessus tout, un chanteur lyrique, de ceux qui se les coincent dans la porte du studio tout en essayant de rester digne pour enregistrer leurs parties (sic). Avec un tel contexte, vous aurez vite compris que les SABER se rangent de facto dans la catégorie des défenseurs les plus acharnés d’un Heavy Metal vintage à souhait, et fortement influencé par les cadors des années 80, JUDAS PRIEST en tête.
D’ailleurs, Without Warning pourrait se concevoir comme le plus parfait trait d’union entre le QUEENSRYCHE des débuts et le PRIEST le plus agressif, ce qui a le don de provoquer une explosion de puissance assez intéressante. On en ressent le souffle chaud assez rapidement d’ailleurs, dès l’entame « Storm Of Steel », enjolivée d’une splendide intro orageuse durant laquelle le tonnerre gronde la colère des Dieux Metal. Et dès les bruitages évanouis, c’est l’instrumental qui prend la relève, avec ce tempo speed si caractéristique des années 84/85, et cette voix constamment dans un registre high range et qui refuse les inflexions les plus modérées. Mais avec un titre comme « Storm Of Steel », à quoi nous attendre d’autre qu’à une gigantesque éruption Metal qui laisse couler sa lave dans les tympans, et en un seul morceau, les originaires de Los Angeles ont déjà rallié à leur cause tous les fans de Hard-Rock des eighties.
Comme vous l’avez déjà compris, rien de neuf ne vous attend sur cet album. Les californiens ont beau débarquer sans prévenir, on les attend au tournant de pied ferme puisqu’on connaît déjà toutes leurs méthodes. Un son ample mais assez rêche pour évoquer le passé, des compositions formelles qui font la part belle au traditionalisme le plus ancré dans les mœurs, aucune prise de risque, mais une efficacité indéniable qui permet la plupart du temps d’excuser le manque de culot. Mais là n’est pas le propos de ce genre d’album, ce que les SABER ont parfaitement compris, en ayant recours à cet up-tempo sautillant dès le title-track, qui rappelle tellement de groupes anciens qu’on trouve vaine toute tentative de listing les influences.
Le point fort du groupe est évidemment dans sa foi, et Joel (guitare), Hat (guitare), Steven (chant) et David (basse) nous offrent donc une véritable démonstration de passion, que nul ne saurait remettre en cause. Adepte d’une modération rythmique assez notable, le groupe trouve pourtant toujours une approche différente pour que ses morceaux se dissocient les uns des autres, et parfois, la tension monte comme à l’occasion du sautillant « Leather Laced Lady » qui n’est pas sans évoquer LIZZY BORDEN. Les thèmes sont ancrés dans le bestiaire le plus fondamental du Heavy Metal, avec ses allusions à la rébellion, la liberté individuelle, mais aussi l’occulte gentillet qui n’effraie pas maman qui fait la vaisselle, car les californiens ne sont pas là pour choquer, mais bien pour fédérer.
Le tout sonne parfois si connoté qu’on sourit en écoutant cette accumulation de clichés qui s’imbriquent comme dans une partie de Tétris géant (« Outlaw »), mais lorsque le combo décide enfin de se lâcher, la vitesse augmente de façon exponentielle pour nous rapprocher du RIOT le plus implacable sur le terrassant et brulant « Speed Racer ». Impossible de ne pas se montrer allusif aux VICIOUS RUMORS, et à tous les groupes américains inspirés de la vague européenne de Metal torride, et l’album, de fil en aiguille et de burner en hitter, se savoure d’un trait, d’autant qu’il atteint à peine la demi-heure de vitalité.
SABER fait donc sa soupe dans de vieux pots, mais des pots encore solides qui parviennent à garder chaude cette tambouille accommodée de restes d’une époque glorieuse. On peut se montrer agacé par ce passéisme forcené, mais il convient de reconnaître les qualités d’un combo qui n’a pas fait dans la demi-mesure. De là à affirmer qu’une carrière construite sur les cendres du passé est viable, il y a encore une ceinture cloutée que je ne mettrai pas.
Titres de l’album:
01. Storm Of Steel
02. Without Warning
03. Midnight Rider
04. Strike Of The Witch
05. Outlaw
06. Leather Laced Lady
07. We'll Meet Again
08. Speed Racer
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36