Label espagnol, groupe espagnol, soyons ibères en ce début d’année 2023. Fighter Records est visiblement très heureux de nous présenter son nouveau poulain, originaire de Palma et déjà responsable d’un premier album haut en couleurs de photocopieuse laser. La formule peut sembler péremptoire, mais elle a le mérite de placer les débats sur le bon terrain : celui de l’hommage et de la nostalgie, telle que nous la connaissons depuis l’orée des années 2000.
Mené de guitare d’acier par le guitariste Vicente Payá (BIS•NTE, DECRAPTED, GOLGOTHA, HOLYCIDE, UNBOUNDED TERROR, ex-YSKELGROTH, AMON THE SIGN, UNWOM, ex-SHOCK WAVE, ex-KOCSIS, ex-LUCIFER), SONS OF CULT est à l’image de son titre, un sacré clin d’œil à la scène Heavy des années 80, avec quelques idoles en ligne de mire : OZZY OSBOURNE, DIO, JUDAS PRIEST, SCORPIONS, IRON MAIDEN, M.S.G, et évidemment quelques autres, pour un voyage dans le temps en mode lecture de Hard-Rock Magazine, Enfer Magazine, Hard-Force Magazine, j’en passe et des plus…cultes.
Alors, évidemment, difficile d’encenser une fois de plus un groupe qui se repose sur des recettes éprouvées pour se faire connaître. Car après tout, reprendre presque à la lettre des plans accusant trente ou quarante ans d’âge est un exercice ouvert à tous, même aux plus modestes, et le résultat dépend du culot de musiciens qui osent transcender leur objectif de départ. Ici, tel n’est pas le cas, et Back to the Beginning reste à l’image de son titre, coincé dans la première moitié des 80’s, lorsque le petit monde du Hard n’Heavy entamait sa première mutation.
SONS OF CULT est sympathique, c’est indéniable, mais son énergie semble avoir été bridée par un parti-pris mid tempo assez pataud. Et sans vocaliste puissant à l’organe dément, il est toujours difficile d’imposer des riffs classiques, spécialement lorsque ceux-ci sonnent comme du ACCEPT ralenti ou du RUNNING WILD réchauffé. Inutile donc de vous attendre à une relecture méritante des canons de JUDAS PRIEST ou DIO, le timbre de voix de Jaume Vilanova étant plus adapté au Rock alternatif ou à l’Indie Pop polie.
Un morceau, deux morceaux, trois morceaux, quatre morceaux, on attend désespérément l’étincelle qui fera tout exploser, mais une fois parvenu à « Evil Trail », on comprend que le schéma est immuable, et que les options sont déjà toutes exploitées. On soulignera quand même le dynamisme de quelques plans plus énergiques, mais qui ne parviennent pas à sauver l’ensemble.
Ainsi, les chansons défilent, semblant toutes construites à partir du même moule, se traînant le long d’harmonies fades et d’implication molle. Inutile de dire que les espagnols n’ont pas les armes pour défier la première division old-school de leur pays, encore moins l’européenne, et qu’ils se contentent d’une sorte de Proto-Grunge traduit Heavy Metal fainéant, qui ne donne pas vraiment envie de serrer les poings ou de faire les cornes.
On cherche quand même de quoi se raccrocher aux branches, et c’est dans la lourdeur que SONS OF CULT trouve parfois son salut, réconciliant le Heavy et le Doom via « The Farewell Song », sur laquelle Jaume Vilanova s’arrache un peu plus et sonne psychédélique.
La seconde moitié de l’album est ainsi plus enthousiasmante, à défaut d’être innovante ou démente. « The Power of Music » s’énerve quelque peu rythmiquement, ose un palm-mute malin, et si Jaume tire encore le résultat vers le bas, le reste du groupe (Vicky Offidani - basse, Jordi Segura - batterie, Dan Garcia - guitare) fait ce qu’il peut pour avancer plus vite, et différemment.
Les travers reviennent vite comme on chasse le naturel et la routine reprend de plus belle, avec néanmoins quelques inflexions plus fermes et un poil moins prévisibles. « I Wanna Go Out » nous extirpe de notre torpeur sans pour autant nous bousculer, et la reprise très scolaire de « Desert Song » des mythiques MSG ne permet pas vraiment d’atténuer l’avis global, méchamment négatif.
Désolé mes chers SONS OF CULT, mais votre album est aussi galvanisant que la prière du soir d’un prêtre neurasthénique en pleine crise d’apathie. Merci à l’avenir de vous sortir les mains des poches, et de changer de songbook.
Titres de l’album :
01. Fighters
02. But Not Me
03. Fake
04. Evil Trail
05. Always
06. The Farewell Song
07. The Power of Music
08. I Don't Care
09. War
10. I Wanna Go Out
11. Desert Song (MSG cover)
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00