Lorsque quatre musiciens de Denver dans le Colorado joignent leurs forces, c’est pour produire un Death Metal progressif de qualité tirant sur le Technical Death le plus pointu. Le plus pointu mais aussi le plus libre, le plus aventureux, ce qui était la philosophie de base de Chrys Robb, Chris Garza, Ian Turner, et Mike Caramazza. En 2016, certainement conscients de leurs qualités individuelles fondues dans un effort collectif, les quatre hommes ont fondé THE LYLAT CONTINUUM, qui en février de cette année nous livre enfin les fruits de sa profonde réflexion à base de violence instrumentale et d’intelligence harmonique. C’est ainsi que l’énorme pavé Ephemeral se retrouve sur le marché d’un créneau déjà pas mal occupé par des pointures indiscutables, mais à l’écoute de ce premier LP, on se dit sans hésiter que les américains y ont largement leur place. Il faut dire que ce premier chapitre de la saga a bénéficié de trois années d’écriture, ce qui a permis à ses concepteurs d’en gommer toute aspérité et d’en éliminer tout défaut, perfection recherchée qui ressort d’une écoute même distraite de l’objet en question. Pourtant, en se plaçant sous l’égide de monstres comme BETWEEN THE BURIED AND ME, THE CONTORTIONIST, CYNIC, PINK FLOYD, THE FACELESS, ou JOJI KONDO, THE LYLAT CONTINUUM n’a pas choisi les comparaisons les plus faciles, et quelques noms peuvent même se rajouter à cette liste. NOCTURNUS bien sûr, pour ces errances cosmiques Ambient, ou GOJIRA pour cette précision rythmique imparable, mais il est inutile de vouloir dresser un tableau exhaustif des parrainages indirects dont Ephemeral bénéficie : sa musique se suffit en effet à elle-même.
Ephemeral is a progressive metal concept album blending proggy death metal with psychedelic ambient breaks. This space epic flows seamlessly from track to track encompassing moments of sheer brutality with sections of pure euphoria. Lyrically, the album is about a mobile suit pilot who wakes up to a battlefield of dead enemies and allies. Our pilot has been left stranded and appears to be fatally wounded resulting in hallucinations and introspective thought. During this psychedelic trip, an epiphany occurs and action is taken to right the wrongs of the past before his inevitable demise.
C’est ainsi que le groupe de Denver présente son concept, concept amené de la façon la plus franche qui soit. Car après une courte intro baignant dans les limbes de l’espace, ce sont deux énormes segments qui nous attendent de croches fermes, et qui à eux deux totalisent plus de vingt minutes de musique. « Zero » entame les débats sans prendre de précautions, et nous noie sous les informations, dès ses premières mesures. Les riffs sont tendus, le chant raclé à la MESHUGGAH, la technique évidemment affutée, et le quintet (Chrys Robb - chant/claviers, Chris Garza - guitare, programmation, Ian Turner - guitare, Evan Sammons (LAST CHANCE TO REASON) - batterie, et Jordan Eberhardt (THE CONTORTIONIST, ex- SCALE THE SUMMIT) - basse) se lance directement dans une longue digression aussi technique que progressive pour bien affirmer ses positions. S’il est évident qu’en dix minutes le collectif a largement de quoi caser un maximum d’idées, ces mêmes idées ne servent pas de prétexte à une divagation interminable, et l’atmosphère s’impose entre voyage céleste et brutale confrontation à la réalité. Alternant les passages rythmiques au biseau soulignés de guitares précises et affamées, et les intermèdes harmoniques qu’une basse en circonvolution vient enrichir, ce premier vrai morceau en est un fameux, et laisse exploser des capacités de composition assez manifestes. Le groupe a beau évoluer dans univers déjà exploré par des aventuriers plus capables et téméraires, il n’en désire pas moins laisser sa trace sur des planètes lointaines, et planter son drapeau sur un nouveau satellite.
« Epyon » continue le voyage sans dévier de la trajectoire expérimentale, et l’orchestration s’enrichit de nouvelles sonorités, pour ne pas bêtement répéter le vol précédent. Certes, la voix de Chrys Robb, toujours hurlée au maximum pourra sans doute rebuter quelques oreilles fragiles, mais l’art de Chris Garza et Ian Turner pour alterner riffs graves et létaux et arpèges délicats, insérant au chausse-pied entre les deux quelques dissonances bien senties permet de varier les plaisirs et de ne jamais se lasser de ces attaques presque incessantes. Le quintet connaît bien le style qu’il pratique, et le respecte, suffisamment pour ne pas en répéter les tics les plus faciles et irritants. Fondamentalement classique dans sa structure et son agencement, Ephemeral n’en reste pas moins un trip assez fascinant dans les arcanes spatiaux d’un Death Metal certes très pointu, mais encore assez sensible pour toucher les plus attachés à une musique intelligible. Et en amenant des décors aussi grandiloquents et chamarrés que « Level 5 », le groupe de Denver prouve qu’il a parfaitement compris que la démonstration pure ne servirait pas sa cause. C’est ainsi que les digressions plus harmoniques trouvent souvent leur place, et pas seulement lors d’une transition comme « Sector Y ».
« Meta », l’autre numéro conséquent des funambules de l’espace ose ainsi des percussions à l’écho intergalactique, de longues progressions rythmiques hypnotiques, tandis que « Libra » se réfugie dans les limbes d’un Death progressif moins violent et plus déconstruit.
De fait, l’écoute de ce premier album est d’une richesse conséquente, et les cinquante-cinq minutes du métrage s’apparentent plus à une fuite en avant de la dernière chance à la Sunshine de Danny Boyle qu’à un exercice de style à la 2001 de Kubrick. Plus de réalisme technique que de contemplation ésotérique, même si le final « Ephemeral », d’une beauté incroyable nous entraîne aux confins d’un univers inconnu de sa douceur de ton.
Belle réussite donc que ce premier chapitre de la saga THE LYLAT CONTINUUM, groupe encore classique mais qui intrigue de ses idées, et qui pourrait représenter un certain avenir de la cause Death progressive, pour peu que ses tendances les plus déviantes ou au contraire pures prennent le pas sur son classicisme de violence.
Titres de l’album:
01. Into the Vast
02. Zero
03. Epyon
04. Level 5
05. Meta
06. Sector Y
07. Libra
08. Ephemeral
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13
Groupe Polack + thrash ! On pense immanquablement a Turbo. Et ici ce n'est pas complétement faux avec un son abrasif et des vocaux bien criards. Pas mal du tout cette affaire
21/05/2025, 07:33
Euh... si cet uploading particulier ne date que de 2 semaines, le morceau a, quant à lui, été dévoilé le 30 janvier dernier ! (Bon morceau au passage !)
20/05/2025, 22:13
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33