Quand on pense Black Metal, on pense à plein de choses. Des sous-genres multiples, une attitude, un nihilisme, une anti-musicalité, mais aussi de longs albums alambiqués, ou d’autres plus compacts, mais à la durée respectable. On pense rarement à un remugle épais concentré qu’on roule dans la bouche avant de l’expulser sur le sol. Pourtant, ce sont des choses qui arrivent, les musiciens du cru n’ayant pas tous les mêmes ambitions. Alors, si d’aventure vous ne conceviez le BM que sous son angle le plus complexe et pervers, vous risquez d’être déçu par le premier album des américains de GENOCIDAL RITES. D’autant plus que les gus sont signés sur Hells Headbangers, label plutôt habitué à la nostalgie 80’s et aux ersatz de la même époque.
Genocidal Upheaval of Subservient Abrahamic Law est le type même d’album bordélique, épais comme un EP, que l’on encaisse dans le bide avec un grognement sourd. Des titres aux intitulés à rallonge, une attitude bravache, du feedback à ne plus savoir qu’en faire, une voix ignoble perdue dans le mix, et des guitares en prétextes pour aligner les figures agressives et primitives.
Raw Black ?
Non, nous n’irons pas jusque-là et resterons sur a frontière du chaotic Black le plus païen et blasphématoire. Infernal Werewolf (basse), Deathcrush (batterie), Avracle & Bestial Keeper of the 9 Sepulchres (guitares) et M.Z (chant) se sont enfin lancés dans la création d’un premier longue-durée après nous avoir étouffés avec trois EP’s, respectés dans l’underground, mais qui réclamaient une rallonge pour en donner un peu plus. C’est ainsi que Grand Proclamation of the Barbaric Hordes, Exsanguination of the Gods et The Eternal Samhain accueillent enfin leur cadet, plus proportionné, plus musclé, plus méchant et encore moins avenant.
Genocidal Upheaval of Subservient Abrahamic Law est le genre de bordel infumable que l’on subit plus qu’on ne l’écoute. Construit sur une base de cacophonie itérative, ce premier album joue la carte de l’union et de la fusion pour nous appuyer sur les tempes avec un flingue chargé. Produit à la louche et joué à la truelle, il prône des valeurs de destruction musicale, d’agonie mélodique et d’explosion globale, pour se concentrer sur les aspects les plus revêches du Black Metal underground.
Blasts à l’économie, riffs qui se ressemblent tellement que les fans de Trump en prennent ombrage de leur consanguinité, magma de couches vocales qui suggèrent une connaissance certaine des parties fines et infernales entre démons lubriques, précipitation, et envie d’enrouler le tapis bien avant minuit. Du coup, Genocidal Upheaval of Subservient Abrahamic Law se montre aussi efficace qu’anecdotique, et incarne une certaine vision de la violence instrumentale telle qu’elle est conçue dans les cercles les plus restreints.
Entre REVENGE et un avion de ligne qui se crashe sur une capitale quelconque, GENOCIDAL RITES est une cérémonie obscure donnée en l’horreur de grands anciens, ceux qu’on invoque avec des formules latines un soir de pleine lune fatiguée. Impossible de vous expliquer le pourquoi du comment sans que vous n’écoutiez, et même après deux ou trois lectures attentives, le jugement reste suspendu aux lèvres de l’interprétation.
Quoi, qui, pourquoi et comment.
Quoi, du boucan, organisé au minimum qui n’a retenu du BM que son caractère le moins affable. Qui, une assemblée de bourrins américains décidé à jouer contre les suédois et norvégiens sans avance ou coup bas. Pourquoi, parce qu’ils le peuvent et qu’on leur en a donné les moyens. Comment, tout à fond, un rythme inamovible, de structures qui se répètent, et une insistance qui déplaira fortement à ceux qui préfèrent leur extrême aventureux et culotté.
Ici, c’est plutôt la déculottée, et les fesses rouges qui ne supportent plus la pression d’une chaise.
Pas désagréable, mais monstrueusement répétitif malgré un timing resserré, Genocidal Upheaval of Subservient Abrahamic Law est le type même d’album exutoire que l’on joue lorsque l’humeur est exécrable et que le ressenti et l’amertume doivent s’évacuer d’une manière ou d’une autre.
GENOCIDAL RITES embrasse donc le génocide de masse, et se sent à l’aise dans ce monde de merde. Fuite en avant ou massacre de circonstance ? Les deux je pense. Et peu importe.
Titres de l’album:
01. Phase One Revocation
02. Genocidal Upheaval of Subservient Abrahamic Law
03. Severed Heads of the Spiritual Rat King
04. Ritualistic Invocation of Blaspheric Annihilation
05. IX Gods/IX Graves
06. NGAA Incarnate
07. Death Howls from the Abyssal Sepulchres
08. Nuclear Devastation at the Gates of Meffa
09. Order of the Most Profane
10. Ceremonial Beheading of the Sons of Abraham
11. Necrotic Hellhounds of an Atomic Future
12. Phase Two Extermination
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04