Belo Horizonte, Black Thrash, KRUSHHAMMER. Sabnock & Nekrolucifer (guitares), Marcel Krusher (chant), Hellish (batterie) et Alberth Germânio (basse). Speed Blacking Hell, Helldprod Records, quatre titres, dont « Speed Blacking Hell » et un inoubliable et fort à-propos « Vomit In His Grave ». Ai-je vraiment besoin d’en dire plus pour que vous compreniez de quoi il en retourne ? Pourtant, le Brésil et surtout cette ville mythique ont un lien suffisamment fort avec l’extrême pour que tout le monde comprenne ce qui l’attend sans avoir écouté une seule note de ce court pamphlet, sachant déjà plus ou moins le traquenard qui les menace. Né en 2017, et relativement peu actif, KRUSHHAMMER est le genre de combo qui excite l’underground avec une démo, et quelques articles dans la presse locale, et qui finalement, attire l’attention de labels à la crédibilité indéniable. C’est exactement ce qui est arrivé aux cinq brésiliens, qui suite à l’autoproduction d’une première maquette se voient aujourd’hui signés par les terribles Hellprod. Le label s’est donc contenté de reproduire le CD déjà paru l’année dernière, et d’en tirer une version tape pour collectionneurs, évidemment tirée à très peu d’exemplaires pour jouer sur l’aspect culte de l’entreprise. Speed Blacking Hell connait donc une seconde jeunesse et quatre-vingt copies lâchées sur le marché, et on imagine sans peine la cassette jouée et rejouée dans un autoradio fatigué, comme on pouvait torturer notre exemplaire double face de Reign in Blood à l’époque.
Mais les KRUSHHAMMER ne sont pas SLAYER, pas plus qu’ils ne sont SEPULTURA, SARCOFAGO, CHAKAL ou OVERDOSE. Ils ressembleraient plutôt à un enfant bâtard de DESTRUCTION et VENOM, ou à un petit cousin handicapé de KREATOR et DORSAL ATLANTICA, friand de rythmiques baveuses et de riffs circulaires. Doté d’un excellent son, cet EP s’apprécie donc à plein volume, et retrouve l’essence evil de la première moitié des années 80, lorsque l’extrême avait encore un paquet de limites du bon goût à fouler des pieds fourchus. Pas question de Noise ici, mais d’un Thrash joué comme un Black paillard et festif, comme en témoignent les pseudos charmants des musiciens. Alors, le résultat est sans équivoque, quatre morceaux qui ne dépassent pas les trois minutes, tous sortis du même moule de violence, et une fois passée l’intro charmante de « Under Spell », nous plongeons dans un bain de Black Speed bouillonnant, encore plus chauffé par la voix à blanc de Marcel Krusher qui éructe comme un bouc vraiment pas content. Classique mais efficace, Speed Blacking Hell n’est rien de moins que la concrétisation des promesses de son titre, et vogue au gré d’un Thrash élémentaire, mais suffisamment sophistiqué pour ne pas sombrer dans les affres de la blague cheap. Les musiciens connaissent leur boulot, nous pouvons apprécier celui d’un bassiste qui fait rouler ses cordes, et le spectre de RAZOR surpris en compagnie d’une obscure petite amie Black au corpsepaint rudimentaire mais sexy se profile à l’horizon de ces couplets rapides, mais intelligibles.
Les brésiliens incarnent à merveille cet underground lusophone qu’on aime tant, et qui continue de faire semblant de ne pas tourner les pages de l’éphéméride. Les rythmiques nucléaires ne sont pas sans rappeler les WARFARE et autres AT WAR, mais l’ambiance générale, généreuse et joviale nous entraîne sur la piste d’une violence positive, gentiment provocatrice, mais pas méchante pour deux sous. Inutile de nier par contre que les quatre morceaux sont presque en tout point identiques, à quelques détails infimes près, mais ces dix minutes passées en compagnie des brésiliens dont décidément très sympathiques, clairement old-school, mais euphorisantes. On attend donc la suite des évènements, avec quelques inédits pour se mettre sous la dent. Peut-être pouvons-nous rêver d’un longue-durée de vingt minutes, qui continuerait de semer ces quelques blasts surprenants sur le chemin ? Seul l’avenir nous le dira, mais les KRUSHHAMMER incarnent à merveille cette jeune génération admirative de l’ancienne qu’ils respectent et honorent.
Titres de l’album:
01. Under Spell
02. Speed Blacking Hell
03. Deathhammer
04. Vomit In His Grave
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36