Au hasard des Bandcamp, on tombe parfois sur une petite perle cachée dans les profondeurs de la production, et c’est en fouinant comme une belette que j’ai gratté la terre cachant le premier EP des allemands de VIPER QUEEN. Il m’aura fallu user mes griffes pour dénicher ce premier moyen-format, mais je ne regrette pas d’avoir dû passer des heures à lécher la boue sur mes pattes : ces six chansons en valaient la peine. Pochette cheap n’flashy, musiciens au sourire un peu béta, mec au premier plan qui ressemble à un mash-up humain de Dee Snider et Vince Neil époque Too Fast For Love, ex-thrasheur à droite, coupes aérodynamiques, fringues piquées au KISS des années 80, il fallait oser mettre sur le marché une telle photo sans avoir peur de s’en prendre plein la tête. Mais j’aime l’attitude de ces mecs qui n’ont peur de rien justement, et qui replacent le Sleaze au centre des débats. On pourrait croire le groupe suédois ou espagnol, même américain avec beaucoup d’imagination, mais il nous vient bien de Munich, sans pour autant empester la bière locale. Non, si visuellement, le groupe a encore beaucoup de progrès à faire, il est déjà méchamment affuté musicalement, et les six morceaux de ce Surrender To The Bite sont autant d’hymnes au stupre, au fun, à la luxure et aux fanfreluches portées avec fierté.
Mais en lâchant sans prévenir le fatal « Call Of The Viper », le quatuor place ses billes et nous ramène sur le Sunset Srip de la grande époque. On pense évidemment à toutes les gloires internationales de cette ère bénie, mais aussi aux BLACKRAIN, à WIG WAM, et tous les adorateurs lipstick plus contemporains, même si la musique des allemands garde cet aspect un peu plus rude que la moyenne. Car leur Hard sait rester Heavy, chantonnant, doux en surface, mais dur à l’intérieur. C’est ce qui empêche les VIPER QUEEN de glisser sur le versant Hard-Pop de la montagne et de se coller d’un peu trop près à POISON ou SLAUGHTER, et de rester accrochés à la cordée des WRATHCHILD anglais et des TIGERTAILZ écossais. De gros riffs donc, des chœurs à foison, une bonne humeur qui fait plaisir à entendre, des couplets dynamités menant sur des refrains colorés, soit la recette fatale d’un Sleaze Metal de premier choix.
Jouissant (oh, oui…) d’une production honnête, ce premier EP carbure donc à l’énergie juvénile pure, mais prend bien soin de tisser des soli très compétents. Et en moins d’une demi-heure, le groupe ne se perd pas en conjectures ni en balades baveuses et romantiques comme un fan de Johnny Mathis. Non, ici c’est la fureur qui prime, et il faut frapper fort, alors on aligne les figures Hard imposées, les postures viriles allégées de moues boudeuses, les gestuelles gentiment provocantes, et le tout se mâche comme un bubble-gum acidulé qui fait de grosses bulles qui éclatent au visage. Difficile de croire qu’un groupe soit capable de pondre six hits pour son premier EP, ce qui est pourtant le cas, et sans chercher Nikki Sixx au Roxy. Non, ici, la simplicité est de mise, et le Hard se joue à fond, à l’image de cet « Electra » à la basse presque Punk et au riff basique. Transcendant son formalisme par un enthousiasme sans bornes, sublimant son classicisme instrumental par un canevas de cœurs gouailleurs, les allemands jouent donc la carte de l’honnêteté frontale, et parviennent à nous convaincre qu’un jour prochain, ils auront le monde à leurs pieds.
Et avec un burner de la trempe de « Jaded Heart », cet avenir radieux ne fait aucun doute. Histoire de clôturer la fête avec un feu d’artifices multicolore, les allemands lâchent tous les cotillons en même temps, et nous incendient d’un riff qui aurait fait la fierté de la Californie des années 88/89. Superbe final pour un premier EP dont la seule faute de gout restera cette pochette vraiment trop cheap pour brosser l’œil dans le sens du poil. La prochaine fois, adaptez le visuel à la musique les gars, et on devrait s’en sortir avec un artwork superbe et tape à l’œil. C’est le seul conseil que je me permettrai de vous donner : pour le reste, vous avez déjà tout compris.
Titres de l’album:
01. Call Of The Viper
02. Black Thunder
03. Faceless Little Mistress
04. Trapped In A Moment
05. Electra
06. Jaded Heart
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52