Voici l’heure de la chronique purement informative, tant la sortie de ce CD aurait pu/dû s’accompagner d’une simple notule. Je ne prétends pas convaincre les réfractaires à la cause en digressant sur le cas très pointu des SATANIC WARMASTER, encore moins faire changer d’avis les passionnés, tant les finlandais ont acquis au travers des années un statut culte qu’ils méritent largement. Mais pourquoi le pluriel alors même qu’un seul homme se cache derrière ce nom, lui-même se dissimulant derrière le pseudo de Werwolf depuis presque vingt ans. Non, la carrière de la bête ne remonte pas à hier, et le mini-scandale entourant la sortie de Strength & Honour non plus, puisque cet album phare et détonateur a vu le jour en 2001, et se posait comme base du renouveau du Metal noir finlandais. Depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts, les accusations d’accointances avec le NSBM aussi, alors contentons-nous de parler de cette musique unique, aussi abrasive que le froid de décembre sur une peau nue en plein milieu d’une forêt enneigée. SATANIC WARMASTER, c’est une certaine conception passionnée du True Black, celui qui fait hurler les convertis de la première heure, et qui fait bien marrer les évolutionnistes, qui n’y voient qu’une pauvreté de ton découlant d’une incompétence instrumentale crasse. Je ne rentrerai certainement pas dans ce débat, me contentant aujourd’hui de vous parler de cette énième sortie du concept finlandais, qui devrait ravir les collectionneurs, mais aussi représenter une porte d’entrée non négligeable pour ceux qui ne sont pas encore familier avec cet univers.
Sortie en multiple format par Werewolf Records, cette compilation au titre à rendre folle de jalousie Fiona Apple est donc un bon résumé des dernières années du groupe, et recoupe pas mal de choses, permettant de faire un peu de ménage dans la discographie du groupe. We Are The Worms That Crawl On The Broken Wings Of An Angel (A Compendium Of Past Crimes) n’est donc pas le survol exhaustif que tout fan était en droit d’attendre, mais un réel effort de concision qui donne refuge aux nombreux titres parus sur les splits du groupe (à l’exception de ceux partagés avec ARCHGOAT, VOTHANA et CLANDESTINE BLAZE), ainsi que sur d’autres compilations plus isolées. Vous retrouverez donc un parcours qui couvre un beau terrain temporel, remontant jusqu’au simple de 2003 publié en collaboration avec KRIEG, jusqu’à la période plus récente des alternances avec TOTENBURG, en passant par beaucoup d’autres étapes qui constituent une fois assemblées une carrière plus qu’honorable, entièrement dévouée à la cause d’un BM râpeux et orageux, sachant toutefois s’accommoder d’arrangements plus riches. Difficile toutefois de parler d’un produit qui ne fédèrera pas grand monde en dehors du cercle très restreint des afficionados du bonhomme, autrement qu’en en chantant les louanges ou en en soulignant les travers. Si les amateurs de tradition sauront se satisfaire de l’excellence du traitement réservée à cette sortie, qui propose donc pas moins de seize morceaux pour une heure et quart de musique, les autres continueront sans doute d’ignorer l’histoire de Lauri Penttilä, qui approche doucement de la quarantaine, et qu’on n’imagine pas autrement que dans son costume d’apparat clouté et cuiré.
Impossible de remettre en cause la passion d’un bonhomme qui ne s’est jamais démentie depuis la fin des années 90, et qui n’a fait que perpétrer les enseignements et les dogmes violents qu’on trouvait déjà énoncés en totalité sur Strength & Honour, même si de légères évolutions se sont faites remarquer. Vous en trouverez d’ailleurs trace ici, puisque plus de dix ans séparent les plus vieux morceaux des plus récents, mais le fil d’Ariane qui les relie est suffisamment solide pour que la cohérence vous en saute aux yeux. Disponible en trois versions, l’une dématérialisée, l’autre en superbe double vinyle 180 grammes, noir ou blanc transparent, la dernière en CD gatefold ou jewel case, We Are The Worms That Crawl On The Broken Wings Of An Angel (A Compendium Of Past Crimes) est donc un bien bel objet que les fans vont se procurer d’urgence, sous peine de voir son prix monter en flèche dans les années à venir. Musicalement, la sècheresse de ton est palpable, mais les mélodies ne sont pas pour autant aux abonnées absentes, comme en témoigne la superbe « Intro », disposée à mi-parcours, mais autant avouer que le reste du répertoire se complait dans une véhémence absolue, et une noirceur opaque maintenue. Les titres sont plus ou moins longs, certains se veulent même progressifs dans leur approche (« Where Eternity Awaits », que BURZUM et DISSECTION auraient pu composer un soir plutôt grognon), mais l’optique globale est claire, déclarer une guerre éclair au BM modéré et dilué, pour affirmer encore plus une assise et des positions prises à l’orée d’une carrière aux mécaniques bien huilées que rien n’est venu enrayer. La machine tourne donc à plein régime, et on se surprend à écouter les titres les uns après les autres sans déplaisir, bien au contraire, réalisant toute l’importance de ce groupe sur la scène finlandaise et d’Europe du Nord. Peu peuvent se permettre de se comparer à SATANIC WARMASTER en termes de productivité et d’intensité, et cette compilation vient à point nommé le prouver, et remettre quelques pendules à l’heure du passé.
Un groupe qui a rarement laissé indifférent, mais qui se montre à la hauteur d’une légende qu’il a été le seul à construire, et qui trouve aujourd’hui un relief condensé qu’il mérite largement. De quoi se mettre au goût du jour et rattraper un possible retard de production, l’homme n’étant pas avare de sortie sous formats légion. Mais impossible de ne pas craquer face à une juxtaposition d’ultraviolence s’incarnant dans la vitesse et la lourdeur pesante, et bénéficiant d’un des sons de guitare les plus écorchés au monde. Merci donc à Werewolf Records pour cette session de remise à niveau, et gageons que Werwolf ne tardera pas à donner de ses nouvelles inédites, en participant à un nouveau split, ou en nous lâchant un LP que l’on attend depuis Fimbulwinter, paru il y a maintenant trois années.
Titres de l'album:
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52